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Un an après les attentats...

Les médias arabes et le 1er anniversaire des attentats du 11 septembre

Un rapport de l’Institut Panos

Selon un rapport publié récemment par l’Institut Panos Paris, les médias arabes et iraniens ont couvert le premier anniversaire du 11 septembre d’une manière très contrastée.

Titre exact du rapport : « Regards du Sud sur le premier anniversaire des attentats du 11 septembre : Les Médias arabes et iraniens face à la commémoration des événements qui ébranlèrent le monde »

Communiqué

Une nouvelle publication, analysant la manière dont les médias du monde arabe et d’Iran ont couvert le premier anniversaire des attentats du 11 septembre 01, révèle une très grande diversité des points de vue dans la presse du monde musulman, réputée plutôt monolithique dans les
opinions publiques du Nord.

Publié par l’Institut Panos Paris, le dossier "Regards du Sud sur le Premier Anniversaire des Attentats du 11 septembre : Les Médias arabes et iraniens face à la commémoration des événements qui ébranlèrent le monde" fait suite à un premier dossier analysant les contenus d’une sélection de journaux d’Afrique centrale et du monde arabe relatifs aux attentats et à leurs suites immédiates. Les deux rapports montrent clairement comment les médias étudiés ont fait preuve d’une grande autonomie dans leur analyse, adoptant des grilles d’analyse sensiblement différentes non seulement entre pays, mais encore entre journaux.

Le rapport ici présenté étudie et compare la couverture effectuée, dans la semaine du 7 au 14 septembre 2002, par des titres de diverses tendances retenus dans quatre pays inégalement touchés par les effets en chaîne des attentats - le Maroc, la Palestine, l’Arabie saoudite et l’Iran, ainsi que par la chaîne qatari Al-Jazeera et par Al Quds al arabi, un quotidien palestinien publié à Londres.

Ce nouveau rapport met en évidence le fait que la "guerre contre le terrorisme" est loin d’avoir fait couler autant d’encre dans les médias arabes et iraniens que dans la presse occidentale. Toute la rhétorique autour de cette "guerre contre le terrorisme" soulève doutes et appréhensions dans le monde arabe et musulman, où elle est souvent appréhendée comme une nouvelle arme interventionniste pour contrôler et remodeler les sociétés arabes.

A la différence de la majorité des médias européens et américains, les titres arabes et iraniens étudiés n’ont pas vu dans les attentats du 11 septembre un tournant majeur vers un nouvel ordre international. Ils y ont plutôt décelé un maillon de plus dans une chaîne d’évènements et de causalités manifestes depuis de nombreuses années. La possibilité d’une guerre en Irak, maillon suivant de la même chaîne, causait déjà, au moment du premier anniversaire des attentats, de vives inquiétudes dans la région.

Ce rapport est le dernier publié dans une série d’études produites par l’Institut Panos Paris, dans le cadre d’un programme intitulé : "11 septembre : et après ? Regards croisés sur les fractures du monde".

Prochaine publication : un livre analysant la couverture de la montée en puissance de la crise irakienne, jusqu’au début de la guerre, vue par une sélection de médias en France, aux Etats Unis, en Israël, en Turquie, en Irak, ainsi que par la chaîne de télévision AlJazeera. Ce livre sortira des presses d’Actes Sud en novembre 2003, avant de faire l’objet d’une publication en anglais.


L’Institut Panos Paris est la branche française d’une organisation non gouvernementale internationale ayant pour objectifs d’appuyer le pluralisme et la liberté des médias de par le monde ; de contribuer, dans les pays du Sud, à l’émergence des conditions juridiques, techniques, financières et organisationnelles nécessaires au développement de médias indépendants, pluralistes et respectueux des règles éthiques propres à la profession ; de renforcer la capacité des médias du Sud à produire des informations sur certains thèmes spécifiques (droits de l’homme, paix, bonne gouvernance, migrations, sida...) et d’accroître la circulation de ces informations à l’échelle internationale, de susciter et d’alimenter sur ces thématiques des débats publics, au Nord, au Sud et à l’intersection entre ces deux espaces, débats dans lesquels les voix de tous puissent être entendues.

À l’ère des nouvelles technologies de l’information, Panos s’attache à faire valoir le rôle central que jouent l’information et la communication dans le développement et la démocratisation des sociétés. Panos vise à combler les inégalités entre « info-pauvres » et « info-riches ».

Créés en 1986, Panos Londres, Panos Paris et Panos Washington ont été les premiers à voir le jour. Issus des programmes qu’ils ont développés dans différentes régions du monde, trois Instituts Panos autonomes opèrent dorénavant en Afrique de l’Ouest, en Afrique australe et en Asie du Sud. Deux nouveaux Panos indépendants sont en voie d’émergence en Afrique de l’Est et dans les Caraïbes. Ces différentes entités Panos sont membres du Panos Council, organisation souple de régulation, de concertation et de coordination interne.

Initialement focalisé sur l’Afrique de l’Ouest, l’Institut Panos Paris a réorienté une partie de ses activités, après la création en 2000 d’une entité Panos autonome dans cette région, vers l’Afrique centrale et vers la rive Sud de la Méditerranée. Il développe également dorénavant des projets ou programmes à portée plus globale, tels que le programme dans lequel s’inscrit le dossier ici présenté, programme intitulé « 11 septembre, et après ? Regards croisés sur les fractures du monde ».

 
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