« Un congrès qui se voulait par son ampleur et sa mise en scène signe de renouveau » (France 2, le 28 novembre).
L’agence phare du groupe Publicis s’est employée à redessiner le logo du parti, à réaliser ce « sarko-show » comme elle l’aurait fait pour n’importe quelle assemblée générale d’une grande entreprise. On lui doit l’orchestration à l’américaine de ce non événement mégalo-médiatique dont le budget, estimé à 5 millions d’euros, a été critiqué jusque dans les rangs de la majorité.
Publicis, qui se prétend apolitique, s’est déjà illustré par son appui au gouvernement Raffarin à travers le plan Fillon de réforme des retraites et la remise en cause de l’assurance maladie... A l’instar d’Euro RSCG, dont la partie « corporate », présidée par Stéphane Fouks, assure des conseils en communication au parti socialiste, Publicis n’hésite plus à assurer un soutien militant à un mouvement de droite, l’UMP, et à son nouveau chef présidentiable.
Le 24 novembre, les lecteurs de Libération ont pu apprécier cette déclaration d’un grand analyste de la campagne (électorale ?) aux Etats-Unis : « Publicitaire dans l’âme et croyant énormément dans mon métier et sa capacité à faire gagner les marques dans les combats de la compétition commerciale, je suis plus circonspect lorsque la publicité se met au service de la politique ».
La phrase est signée Maurice Lévy, président du directoire de Publicis, actionnaire à 49% de la régie publicitaire de Libération.
Marie Bénilde [1]