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Le SNJ-CGT quitte les Etats généraux de la presse écrite (SNJ-CGT)

Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT daté du 27 novembre 2008 (Acrimed)

Le SNJ-CGT a dès le lancement des Etats généraux sarkozyens dénoncé la parodie de concertation mise en place par l’Elysée et les menaces que cette stratégie fait peser sur le droit à l’information et l’intégrité morale et professionnelle des journalistes.

Les commissions commencent à rendre leurs travaux. Force est de constater que toutes nos craintes étaient fondées.

Ces Etats généraux n’ont qu’un seul but : organiser le marché et la rentabilité d’un nouveau modèle économique au seul profit des actionnaires des grands groupes nationaux et multinationaux, notamment, face aux progrès du Web et d’Internet.

Peu importe que cela se traduise par une profonde dégradation des conditions de travail des journalistes et du droit à l’information pluraliste. Phagocytés par des représentants patronaux omniprésents qui imposent leur vision marchande de l’information, simple produit marketing qu’il faut formater et mettre en scène à moindre coût, ces pseudo Etats généraux de la presse écrite musèlent, en fait, la parole des citoyens et des syndicalistes à qui quelques strapontins ont été octroyés.

Il n’est question que de « verrous » à faire sauter pour rentabiliser au maximum le secteur.

Ainsi les lois anti-concentrations, les droits d’auteur, les statuts des personnels, l’organisation d’une distribution solidaire, pourtant piliers de notre démocratie, ne seraient que des obstacles face aux mutations et au développement de leur « industrie », comprenez leurs « profits. ». Le contenu, la qualité des journaux, la circulation des idées, le droit démocratique à l’information et au pluralisme, l’indépendance des rédactions, ne font pas partie des débats ni, malheureusement, des préoccupations des pouvoirs publics. Loin de l’esprit des ordonnances de 1944, l’Etat régulateur n’a plus qu’un objectif : faciliter les concentrations et garantir la meilleure profitabilité aux actionnaires des grands groupes, dont la plupart sont dirigés par les amis du Président ! Dans ces conditions, constatant que tout est écrit d’avance, le SNJ-CGT se refuse à cautionner par sa présence ce simulacre de débat et de concertation

En conséquence, le SNJ-CGT quitte les Etats généraux et appelle à nouveau la profession et au-delà les citoyens soucieux d’une information pluraliste à se rassembler pour que vive un droit véritable l’information.

Montreuil, le 27 novembre 2008

 
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