Tout désormais va pour le mieux :
« Les sondages ont été placés en suspicion à l’origine dans les années 1960 pour deux raisons qui, aujourd’hui, ne sont plus pertinentes ». Quelles raisons ? « La première est leur "fiabilité". "On leur fait dire ce qu’on veut", disent leurs détracteurs, ayant à la fois raison et tort ».
Et Le Monde de confondre allègrement la question technique de la « fiabilité » des sondages, qui relève, dit-il, de la « certitude incertaine », et la question de leur contenu, qui relèverait de la subjectivité : « (...) tout dépend, en outre, de paramètres subjectifs : les questions elles-mêmes, leur sujet, leur tournure et la façon dont le sondeur les pose. D’où les interrogations sur leur fiabilité ».
Interrogations vite dissipées puisque :
« Depuis vingt-cinq ans, le succès des sondages auprès des scientifiques (par exemple en médecine) ou des entreprises à la recherche d’une meilleure connaissance de leurs marchés, a prouvé les qualités réelles de l’information qu’ils apportent. Dans le domaine politique, les instituts ont pu se tromper souvent et avoir raison encore plus souvent. Leur qualité est donc prouvée ou, plutôt, l’expérience du "comment les lire" s’est diffusée ».
En mélangeant ainsi toutes les formes de "sondages", en confondant ainsi des finalités hétéroclites, Le Monde a rempli son objectif : laisser croire qu’en commandant et en commentant des sondages, il donne la parole à l’opinion publique.
C’était, une fois encore, un éloge du Monde par Le Monde.