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Le Courrier, quotidien suisse en danger : « L’essentiel entre vos mains »

Nous publions ci-dessous un éditorial paru le samedi 20 novembre 2004 dans le quotidien suisse indépendant Le Courrier (Acrimed)


L’essentiel entre vos mains

La réalité des chiffres est là. A fin octobre, la perte financière du Courrier dépasse les 156000 francs [suisses]. Ce montant, additionné au résultat enregistré en 2003, porte le déficit à 300000 francs. En d’autres termes, si la tendance ne s’inverse pas, le journal cessera de paraître l’an prochain. La situation serait encore plus dramatique si les charges n’étaient pas largement maîtrisées. Le poste « salaires », par exemple, affiche dans les comptes de fin octobre 36000 francs de moins que prévu. C’est donc essentiellement du côté des produits qu’il faut chercher les raisons de la période particulièrement délicate que nous vivons. La majeure partie de nos recettes provient des abonnements. Or, le produit de ceux-ci se révèle pratiquement identique à celui de 2003. D’une part, nous constatons que la progression de notre lectorat est certes réelle, mais trop faible. D’autre part, de nombreux lecteurs optent de plus en plus pour l’abonnement du samedi.

Dès lors, que faire ?

Baisser les bras n’est pas dans la nature de l’équipe qui, jour après jour, réalise ce journal. Nous sommes convaincus qu’une presse quotidienne indépendante, critique et progressiste a parfaitement sa place en Suisse romande. Mais nous ne pouvons avoir raison tout seuls.
Alors nous nous adressons à nos abonnés quotidiens pour leur demander de se réabonner sans crainte. Si le pire devait arriver, tous ceux qui en feraient la demande verraient leur abonnement remboursé. Ensuite, que tous ceux qui lisent Le Courrier chez des amis, sur leur lieu de travail ou ailleurs s’offrent enfin un abonnement ! Enfin, que les lecteurs du samedi fassent ou refassent le saut du quotidien ! Et aient à l’esprit que l’équipe se démène toute la semaine pour publier un journal qui ait du sens six jours sur sept.

Il convient également de tordre le cou à une idée assez répandue. Combien de personnes ne nous ont-elles pas dit ces deux derniers mois que Le Courrier était en danger permanent, mais qu’il finissait toujours par s’en sortir ? Or la situation que nous vivons en cette fin d’année 2004 n’est comparable qu’à celle que nous avions connue en 1999. Seul l’appel lancé à l’époque avait permis le sauvetage du journal grâce au formidable élan de solidarité qui s’en était suivi.

Ce souffle porteur doit à nouveau se lever aujourd’hui.

Outre de nombreux abonnements, nous avons besoin de gonfler le montant de la souscription d’au moins 100000 francs. Cela nous permettra de réduire le déficit et d’entamer l’année 2005 dans des conditions acceptables. Des conditions qui nous aideront à poursuivre notre ambitieux objectif -11000 abonnés - sans devoir recourir à des coupes budgétaires douloureuses. Lesquelles ne manqueront pas d’affecter la qualité du journal. [...]

Désormais, « l’essentiel, autrement » [1] est aussi « l’essentiel entre vos mains ».

Marco Gregori
Rédacteur en chef du Courrier

Cet article provient de Le Courrier du 20 novembre 2004.

Lire l’article sur le site du Courrier  : « L’essentiel entre vos mains » (article en accès limité ou payant - janvier 2014)

 
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Notes

[1Selon la formule du présentation du Courrier (note d’Acrimed)

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