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La télévision publique en danger (Snj-Cgt et Snrt-Cgt)

Nous publions ci-dessous deux communiqués du SNT-CGT et SNRT-CGT sur les scandaleuses dérives d’une télévision publique doublement dépendante : à l’égard du pouvoir politique et à l’égard du secteur privé. (Acrimed)

Tapis rouge à France 3 pour Madame Chirac

Alors que la polémique sur la responsabilité du gouvernement dans la gestion de la « crise de la canicule » continue, France 3 qui ne refuse rien au gouvernement, n’a pas hésité a mettre son antenne à disposition de Madame Chirac.

Les téléspectateurs ont assisté à un spectacle larmoyant animé par une Evelyne Thomas affligeante et obséquieuse. Pendant plus de quatre heures, des vedettes se sont succédées pour donner des leçons de charité tout en faisant la promotion de leurs spectacles ou prochain CD.

Un des sommets de charité racoleuse fut atteint lorsque Line Renaud mit aux enchères la photo de sa mère...

Madame Chirac n’a évidemment pas oublié la Corrèze et son exceptionnelle « solidarité » envers les personnes âgées...

La CGT regrette qu’une telle émission de charité business puisse être diffusée sur notre chaîne de service public. Outre la médiocrité d’une telle émission, la CGT condamne la direction de l’antenne qui a encore servi de passe-plat à la société de production de Jean Luc Delarue.

Le service public ne doit pas être qu’un diffuseur aveugle et bienveillant au service des politiques. Il doit répondre à son cahier des charges qui l’oblige, avec l’argent du contribuable, a offrir aux téléspectateurs des émissions d’ une certaine qualité.
Ce soir du 29 Septembre, France 3 a encore manqué à ses engagements et a terni son image.

Paris, le 30 septembre 2003

La télévision publique en danger

La direction de France Télévisions vient, en quelques heures, de se discréditer et d’entraîner avec elle toute la télévision publique.

Lundi dernier, elle a mis France 3 à la disposition de l’Elysée pour une émission de relation publique digne des républiques bananières. Evelyne Thomas, relayant son patron, Jean-Luc
Delarue, a orchestré une affligeante séance de cirage de pompes destinée à corriger l’image désastreuse du couple présidentiel dans la gestion de la crise de la canicule.

Le même soir, c’est France 2 qui s’illustrait dans le genre « communication gouvernementale » en invitant une fois encore le ministre de l’intérieur à Mots croisés.

Enfin, le lendemain le président de France Télévisions, Marc Tessier, s’affichait aux côtés de M. Le Lay, patron de TF1, à l’occasion de la conférence de presse du rapporteur sur le projet de chaîne d’information internationale. Rappelons que M. Le Lay avait comparé le service public à la télévision de Ceaucescu. Et mardi, M. Tessier n’a pas émis la moindre protestation quand M. Brochand a évoqué, à propos de cette chaîne d’information, la « voix de la France » de sinistre mémoire.

Reniant ses précédents engagements, le PDG de France Télévisions a donné sa caution à un projet qui sera livré clés en main par le service public à la principale chaîne commerciale française, lui ouvrant un débouché sur l’international avec l’argent public.

Si M. Tessier s’est discrédité, que dire du gouvernement et du président de la République ? A bout de souffle, ils se comportent avec les médias et les journalistes comme les suzerains de l’Ancien Régime avec leurs serfs pour tenter de masquer leur discrédit.

Le SNRT-CGT et le SNJ-CGT dénoncent ces agissements honteux qui sont autant d’insultes à tous les citoyens. Les personnels de France Télévisions et des autres chaînes du service public, profondément ulcérés, et l’ensemble des professionnels de l’information doivent réagir et intervenir pour que cesse la colonisation des chaînes de télévision. Ils doivent alerter les citoyens des dangers que court la démocratie dans un pays qui tente de museler ceux qui ne véhiculent pas la pensée néolibérale.

Montreuil, le 1er octobre 2003

 
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