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Les médias et les manifestations de Gênes

Gênes : sur le vif, JT du 20 juillet 2001

Journaux télévisés du 20 juillet à 20 heures

Puisque rien (ou si peu…) ne distingue TF1 et France 2, il suffit - pour se faire une idée - de zapper d’une chaîne à l’autre. Pourquoi faudrait-il à toute force distinguer leurs commentaires et leurs reportages ? Que l’on approuve ou désapprouve la violence de certains manifestants (ou du moins certaines formes de cette violence), le minimum exigible serait au moins qu’on décrive exactement les manifestations et que l’on tente de l’expliquer, la fameuse " violence ". Rien, non vraiment rien de tel. La mise en images et dénonciation de la violence suffit aux gardiens de l’ordre médiatique. Des présentateurs de journal télévisé s’en tiennent à la vision policière nécessaire à l’exercice de la violence policière. Cette vision tient dans un dé à coudre : " La violence est condamnable [du moins quand elle est les fait des manifestants]. La violence des manifestants s’explique par la violence des manifestants ". Un manifestant mort, tué par la police ? L’information est rapidement donnée… Et l’on n’en dira pas plus. Que des policiers fassent usage d’armes à feu contre des manifestants ne méritera même pas le début du commencement d’une interrogation. L’ordre est légitime parce que c’est l’ordre : peu importe les moyens. C’était dans la série : " on est des journalistes, pas des chiens de garde… "

Bref reportage sur TF1, introduit (à peu près…) comme suit : " On connaît surtout cette image des manifestants ". Et l’on voit brièvement une scène d’affrontement. Mais qui diffuse complaisamment cette image ? Qui l’amplifie ? La livre en pâture ? Et le commentateur - impavide - de pousuivre, en nous présentant (en moins d’une minute) un autre visage des manifestants : des " militants de terrain " et des militants de la CNT. C’était dans la série : " il suffit de tout mélanger pour être objectif… "

Cette objectivité qui permet de désigner les manifestants comme " antimondialistes " (TF1) ou " antimondialisation " (France 2) - vous saisissez la différence ? - quitte à mentionner marginalement que les manifestants récusent cette appellation, avant de la reprendre, à longueur d’antenne, toutes affaires cessantes. C’était dans la série : " pour ’faire court’, il est indispensable de faire idiot… "

Nul doute que demain, les chers confrères de la presse écrite se démarqueront de cette " télé -poubelle ".

 
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