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France télévisions publicité : Non au plan social élyséen ! (SNRT-CGT et SNJ-CGT)

Nous publions ci-dessous un communiqué du SNJ-CGT et du SNRT-CGT contre le PSE (Plan Social Elyséen) qui menace les salariés de France Télévision Publicité (FTP). (Acrimed)

Le 10 mars 2008, la direction de FTP (317 salariés) proposait un accord de méthode GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) aux organisations syndicales. Pour la CGT ce n’est pas d’une GPEC dont il s’agit mais de la négociation anticipée d’un plan social qui ne dit pas son nom.

En effet, si l’on peut comprendre le besoin de négocier un dispositif permettant aux personnels de rester jusqu’à la fin 2008, rien n’autorise à ce jour, la direction à décider par avance de ce qui se passera par la suite. En réalité, ce que la direction propose est un accord de méthode ayant pour unique objectif, l’acceptation implicite d’un plan social.

Si un tel accord aboutissait, il permettrait à l’entreprise de procéder à un plan de licenciements économiques qui dérogerait aux dispositions du Code du travail relatives à l’information et la consultation des représentants du personnel. (Livres III et IV )

Redonner du sens

L’objectif premier d’une GPEC consiste à identifier les évolutions de métiers dont l’entreprise va avoir besoin. Dans ce cadre, l’identification des besoins en compétences et en postes de travail pour chaque catégorie d’emploi doit déboucher sur la mise en œuvre de mesures propres à faciliter l’adaptation des salariés concernés par ces évolutions.

Or que prévoit ce projet d’accord sinon le contraire ? En effet, en évoquant « des mesures d’indemnisation dans l’hypothèse de licenciements économiques, des critères d’ordre…. » en envisageant d’aboutir à un accord vers la mi mai « avant la remise du rapport définitif de la commission Copé prévu fin mai » En considérant que « Les parties conviennent en effet qu’il serait très utile que leur accord sur le traitement social des conséquences de la réorganisation de FTP figure dans le rapport de la commission Copé au titre du volet social de la réforme. » cette fausse GPEC déploie un écran de fumé.

Pour la CGT (SNRT et SNJ CGT), cette démarche est socialement déloyale et politiquement inacceptable. Elle conclut par anticipation les travaux de la commission chargée du futur modèle économique de la télévision publique.

Le message envoyé à la commission Copé est clair : il entérine de fait la suppression « sans filet » de la publicité. Ceci en laissant croire que les conséquences sociales font l’objet d’un consensus et seraient par conséquent acceptées. Ce n’est évidemment pas le cas.

Cette GPEC est une grossière opération de camouflage du « plan social élyséen ». Il pourrait si rien ne lui est opposé, frapper de façon totalement injustifiée les salariés de cette filiale publique jusqu’alors en bonne santé économique.

Des efforts récompensés ?

N’est ce pas ainsi qu’il faille voir la conséquence du lobbying actif de TF1 auprès de l’Elysée ? Son Livre blanc, parvenu à M. Sarkozy quelques jours avant l’annonce du 8 janvier, considère en effet que les chaînes publiques opèrent "une ponction très significative sur le marché publicitaire" et "mènent une véritable politique de dumping, entraînant une pression artificielle à la baisse du coût des écrans", tirant l’ensemble du marché publicitaire vers le bas.

Dans ce jeu de dupes, quel jeu joue exactement la direction de France télévisions avec ce type d’initiative ? Veut-elle faire croire une nouvelle fois que cette décision présidentielle correspond à ses attentes ou a-t-elle simplement été chargée d’effacer par avance les conséquences désastreuses de l’annonce présidentielle ?

La CGT demande à la direction de retirer au plus vite ce projet d’accord de méthode.et d’attendre les résultats de la commission Copé. Seules ses conclusions pourront permettre de décider du périmètre de la négociation.

La CGT rappelle que la responsabilité d’un plan social à France télévisions Publicité incombe entièrement au président de la république. Il lui appartient d’en assumer toutes les conséquences économiques, sociales et politiques.

Un PSE n’est pas une GPEC, la CGT ne s’y trompe pas et les salariés non plus.

Paris, le 17 mars 2008

 
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