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Communiqué d’Attac-Venezuela

FSM : « préoccupation face au comportement des médias privés vénézueliens »

Dans le cadre du Forum Social Mondial, une audience publique sur les médias privés vénézuéliens s’est déroulée le 27 janvier à Porto Alegre , au Brésil, à l’initiative de l’ONG Media Watch Global.

Un jury d’experts internationaux de la communication compose de Tariq Ali, Gianni Mina, Naomi Klein, Steve Rendall et Daniel Herz, présidé par le Prix Nobel de la Paix Adolfo Perez Esquivel et par Walden Bello, membre du Comité International du Forum Social Mondial, a entendu et interroge six témoins. Apres une introduction historique des professeurs Earle Herrera et Luis Brito Garcia, les témoins, s’appuyant sur des projections video, ont décrit comment les médias privés vénézuéliens ont créé les conditions du coup d’ Etat du 11 avril 2002 contre le président constitutionnel Hugo Chávez, comment ils ont fabrique son prétexte visuel, comment ils ont promu le gouvernement putschiste, allant jusqu’a occuper certains de ses postes, comment ils ont dénonce et lynche les personnes considérées comme sympathisantes du président, comment ils ont impose le black-out au moment ou la population s’est révoltée. Andres Izarra, ex directeur d’information du canal RCTV, a raconté sa démission en plein coup d’Etat face à la décision de sa chaîne de censurer toute expression ou image "chavistes".

Les autres témoins ont expliqué comment depuis le rétablissement de la démocratie les mêmes médias privés continuent à conspirer à travers la manipulation subliminale, l’incitation à la haine sociale et raciale, la propagande guerrière, l’appel incessant à ignorer les institutions démocratiques et à renverser de nouveau le gouvernement constitutionnel. Le dirigeant paysan Braulio Álvarez a détaillé comment les médias assimilent les paysans à des terroristes et à des envahisseurs pour justifier la répression des bénéficiaires de la nouvelle Loi des Terres. Une représentante indienne a dénoncé pour sa part le dénigrement permanent des siens, traités par les radios et télévisions privées d’« animaux » payés avec des "mandarines et des bananes" par le président Chávez. La jeune directrice de Catia Tve Blanca Eekhout, une des télévisions communautaires les plus importantes du Venezuela, a rapporté la dénonciation par le réseau afro-américain du Venezuela des campagnes racistes permanentes des médias privés. Au nom de l’Asociación Nacional de Medios Comunitarios, Alternativos y Libres, Gabriela Fuentes a explique que la délation par ces médias prives de "ceux qui portent des caméras miniatures" s’est traduite par des agressions répétées contre les journalistes des communautés populaires. Comme exemple de non-professionnalisme, Ignacio Ramonet, directeur du Monde Diplomatique, a narré le cas d’une fausse interview dans laquelle il critique durement le président Chavez, publiée par le journal d’opposition El Nacional. Pour Gabriel Prioli, universitaire et spécialiste en télévision publique et éducative du Gouvernement Fédéral du Brésil, le comportement des médias prives au Venezuela est un motif de honte pour tous les journalistes non seulement en Amérique Latine mais dans le reste du monde. Giani Mina, journaliste italien, a critiqué la pression médiatique qui s’exerce sur le Venezuela au plan international.

Au terme de la session chacun des jures a formule ses observations et ses recommandations.

Tariq Ali a dit que le monopole médiatique au Venezuela était politiquement corrompu et qu’il fallait le casser. Les ONGs de défense des droits de l’Homme, selon Naomi Klein, se centrent trop sur les restrictions imposées par l’Etat et devraient s’occuper davantage de la concentration croissante des médias entre les mains de groupes transnationaux. Steve Rendall, de la puissante organisation nord-americaine FAIR (Fairness and Accuracy in Reporting ) s’est opposé a la fermeture de chaînes, mais a souhaite que des mesures soient prises contre ces médias qui appuient des coups d’ Etat et la violence, ainsi que le ferait n’importe quel pays. Aucune attaque contre la presse, a-t-il déclaré, ne doit être tolérée, ce qui signifie qu’il faut aussi écouter les dénonciations des medias communautaires. Avec les autres jurés, Rendall a recommandé que l’enquête se poursuive en avril à Caracas et certains ont d’ores et déjà exprimé leur intention de s’entretenir avec des propriétaires et des directeurs de medias commerciaux afin de mieux comprendre comment ont pu se produire de tels faits. Quant a Daniel Herz, du Conseil National de Communication Sociale et de la Fédération des Journalistes du Brésil il a affirmé qu’au Venezuela les médias commerciaux ont pris en otage la souveraineté populaire. Il a mis l’accent sur la necessité d’ un contrôle public des medias et sur le renforcement parallèle d’un secteur de médias communautaires.

ATTAC - Venezuela

 
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