Accueil > Critiques > (...) > Télévisions publiques : sous le règne de Sarkozy

Avenir de l’audiovisuel public : non au diktat du privé ! (Intersyndicale)

C’est le journal Les Echos qui l’a révélé le 7 mars 2008 : en décembre 2007 et au début du mois de janvier 2008, quelques semaine voire quelques jours avant l’annonce par Nicolas Sarkozy de « son » projet de suppression de la publicité dans l’audiovisuel public, TF1 a défendu auprès des conseillers de l’Elysée et dans les ministères l’une des propositions de son « « Livre blanc » : « Financer le service public exclusivement par des fonds publics ».

Cette intervention n’embarrasse que très modérément Jean-François Copé qui préside la commission en charge de le la « réforme » : « Il nous paraît indispensable que nous en ayons connaissance comme une contribution parmi d’autres », a-t-il déclaré le 13 mars, avant d’affirmer « Mais nous ne nous sentons aucunement liés par aucune de ces contributions. » Et de proclamer, non sans aplomb : « Les contributions ne nous gênent pas, mais les pressions nous insupportent. » Nous publions ci-dessous un communiqué de l’Intersyndicale des journalistes qui répond à ces déclarations. (Acrimed)

L’intersyndicale s’inquiète de l’importance accordée à l’audiovisuel privé dans la réflexion sur l’avenir de la télévision publique, suite à la deuxième réunion de la commission Copé hier matin à l’Assemblée Nationale.

La prise en compte du « livre blanc » du groupe privé TF1 sur la télévision publique, comme « une contribution », est inadmissible et d’autant plus scandaleuse que le privé est d’ores et déjà surreprésenté parmi les professionnels de la commission.

Quelle légitimité peuvent avoir les propositions du premier groupe privé français sur l’avenir de son principal concurrent public ? Que penserait-on d’une commission sur l’avenir de TF1 composée en majorité par des professionnels de l’audiovisuel public ?

Au-delà des incantations sur l’indépendance de la commission formulées hier par Jean-François Copé, l’intersyndicale demande un rééquilibrage de la composition de la commission. Nous ne laisserons pas l’audiovisuel privé décider de l’avenir du service public, de ses missions et de son financement.

En dépit des promesses réitérées « à l’euro près » pour compenser financièrement le manque à gagner pour 2008 lié à l’annonce du président de la république du 8 janvier (plusieurs centaines de millions d’euros), aucune garantie n’a été donnée à ce jour.

Nombre de projets ne peuvent donc être mis en chantier, nombre de commandes ne peuvent donc être passées pour les programmes à diffuser en 2009, nombre d’investissements stratégiques dans les nouvelles technologies ne peuvent donc être réalisés.

Quant à deux autres composantes essentielles de ce Service Public : Radio France et l’audiovisuel extérieur, aucun contact et/ou rendez-vous conséquent n’a pu apporter la moindre information qui permette de rassurer sur l’avenir pérenne de ces deux entités.

Paris, le 13 mars 2008

 
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