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« Affaire DSK-Tristane Banon » : circulation circulaire d’une rumeur

par Henri Maler,

C’est un détail, apparemment sans importance et sans conséquence. Mais un détail significatif de certaines méthodes de fabrication de l’information, transposable à d’autres cas, comme le furent l’ « affaire » de la fausse agression RER D ou l’« affaire » du bagagiste de Roissy

Dans le cas évoqué ici, la recherche frénétique de n’importe quelle information destinée à alimenter la chronique à n’importe quel prix, quitte à neutraliser la gravité des accusations portées contre Dominique Strauss-Kahn, se solde par une rumeur sans lendemains, et jamais démentie. Banal ?

Tout a commencé ainsi : « une source proche de l’enquête a confié au Figaro » – puisque c’est Le Figaro qui l’affirme – une information qui a toutes les apparences d’un « scoop » de première importance, mis en ligne le 20 juillet 2011 à 18 h 20.

Et aussitôt les sites d’information de nos grands médias se sont précipités. Echantillon.







Or La Dépêche du 31 août publie une interview de l’avocat de Tristane Banon dans laquelle on peut lire ceci :

Le procureur Cyrus Vance auditionnera-t-il Tristane Banon avant le 23 août, date de la prochaine audience ?

Comme je l’ai dit, si les États-Unis font officiellement une demande d’entraide judiciaire à la France et que les autorités françaises acceptent d’y donner une suite favorable, cela permettra au procureur américain d’avoir accès au dossier de Tristane Banon. Alors, ma cliente pourra être entendue en France par des enquêteurs new-yorkais. Mais, pour Tristane Banon et moi, cela n’a pas la moindre importance. Rien de ce qui se passera aux États-Unis n’a vocation à augmenter ou à réduire le périmètre du dossier français. Notre objectif, c’est d’obtenir justice dans le dossier qui nous concerne.

D‘où il ressort, que les médias qui se sont précipités sur la pseudo-info du Figaro ont diffusé une rumeur. Sans véritable importance ni graves conséquences. Mais dans d’autres cas ?

Henri Maler

 
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