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AFP : « Halte à la casse ! » (Sud-AFP)

(Un tract de SUD-AFP.)

« Le bilan de l’AFP est trop dégueulasse » pour que les banques lui accordent des crédits. L’affirmation sort de la bouche du PDG Bertrand Eveno. Pour renflouer les caisses et assurer sa réélection, ce dernier n’hésite pas à proposer l’ultime solution, familière à tout joueur de Monopoly : il veut hypothéquer le siège historique de l’AFP, place de la Bourse !

Inutile de dire que cette « solution » ne réglerait rien aux problèmes de fond de l’AFP ! Alors que le déficit cumulé s’élève à 66 millions d’euros, l’Etat a levé toutes les ambiguïtés qui pouvaient encore subsister : la tendance néolibérale, qui considère que tout doit être soumis aux lois du marché, l’a emporté sur la tendance néo-gaullienne, qui voyait l’utilité d’une AFP forte pour affirmer une voie indépendante face à la domination anglo-saxonne.

Si ces dernières années l’Etat n’a pas donné à l’AFP les moyens de se développer, il lui a toutefois permis de survivre. Maintenant il l’étrangle, sans doute pour démontrer qu’elle n’est pas capable de résoudre ses problèmes elle-même, afin de pouvoir préparer l’entrée de capitaux privés.

C’est la même musique partout : dans le plus grand mépris des salarié(e)s et des contribuables, on ruine la Sécurité sociale pour ouvrir le marché de la santé aux assureurs, on parle de décentralisation pour ne pas dire privatisation, on agit au détriment de l’intérêt commun et au profit de quelques groupes financiers.

Au niveau de l’AFP, l’équipe autour de Bertrand Eveno veut imposer cette politique à travers le « Contrat d’objectifs et de moyens » (COM). Le PDG a beau se plaindre de l’héritage Giuily, force est de constater qu’il s’est largement appuyé sur les mêmes dirigeants que son prédécesseur. Sans oublier les Directeurs et autres cadres qu’il a embauchés.

Qu’ont-ils fait pour développer l’Agence ?

Produit de leur échec (« bilan dégueulasse »), le COM passe de la régionalisation au morcellement de l’Agence, avec application accrue de critères productivistes : le marché prend le dessus sur l’info ; le "rayonnement mondial" de l’Agence devient "multinational", certaines activités, régions ou langues pouvant être abandonnées à des partenariats de contenu (voir accord Getty). La « maîtrise de la masse salariale » est érigée en solution-miracle ; cela se traduit déjà par une multiplication de mesquineries du « 6e étage » vis-à-vis de l’AFP d’en bas, alors que celle d’en haut s’en sort plutôt bien, grâce à un copinage toujours plus indécent.

D’autres choix sont possibles !

Dans cette situation de menace mortelle sur l’Agence, les personnels doivent se préparer à une lutte dure et longue. Rien n’est perdu d’avance ! Si nous restons unis et mobilisés, nous pourrons encore susciter un nouveau débat politique autour du rôle de l’Agence dans le monde.

Un conflit social à l’AFP aura forcément d’importantes répercussions sur l’ensemble de la profession, voire sur d’autres secteurs également touchés par les privatisations. Dans de nombreux endroits, l’opposition se développe face à la logique néolibérale de destruction massive d’emplois et de solidarités acquises par des décennies de luttes, comme l’ont montré les mouvements de protestation des derniers mois et le succès du rassemblement du Larzac.

Le monde n’est pas une marchandise ! L’AFP n’est pas à vendre ! S’inscrivant pleinement dans cette logique, le syndicat inter-catégoriel SUD-AFP fera tout son possible pour contribuer à l’unité syndicale des personnels de l’Agence.

Retrait du projet de vente déguisée du siège !
Retrait du COM !
L’Etat doit prendre ses responsabilités, en donnant à l’AFP les moyens de se développer !

Paris, le 16 septembre 2003
Sud-AFP.

 
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