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A RSF, l’argent n’a pas d’odeur...

... mais les livres, si.
par Jean Teulière,

"RSF accepte les dons d’un proche du colonel Kadhafi" (Libération, 16 juin 2004)

" L’homme d’affaires Omar Harfouch a acheté, le 12 juin, sur le plateau de Tout le monde en parle (France 2), deux appareils photo jetables vendus au profit de l’association Reporters sans frontières (RSF) ", rapporte Libération (16 juin).
" Prix total : 10 000 euros. (...) Seulement voilà : Patrice Vanoni, journaliste à i-télé, et Ammar Abd Rabbo, photographe indépendant, affirment qu’Omar Harfouch est un proche du régime libyen, peu réputé pour apprécier la presse libre. Ils se souviennent avoir eu maille à partir avec lui lors d’un reportage chez le colonel Kadhafi en janvier 2003. L’organisation doit-elle accepter les dons d’un tel personnage ? « C’est vrai qu’Omar Harfouch est un ami du colonel Kadhafi, déclare Robert Ménard, président de Reporters sans frontières. Mais c’est aussi un ami de RSF, qui répond toujours présent lorsqu’on le sollicite  [1]. » "

Coïncidence ? Le Monde publie l’après-midi même (édition datée du 17 juin) un article louangeur pour l’association, intitulé " RSF vend aux enchères les appareils photo de stars ". Dès les toutes premières lignes, le cri de victoire de Robert Ménard, le fondateur et désormais président de RSF, donne une idée des priorités de son action : "Nous avons récolté 89 000 euros contre 65 000 l’an dernier".

L’épisode Harfouch n’est évoqué que dans les deux derniers paragraphes, avec les réserves qui s’imposent : " Patrice Vanoni, journaliste à i-télévision, et Ammar Abd Rabbo, photographe indépendant, se sont interrogés sur le bien-fondé de l’action de M. Harfouch. Selon eux (sic), ce dernier est un proche du régime libyen, dénoncé par RSF pour ses atteintes à la liberté de la presse. "

Simultanément, le nouveau trimestriel Médias (été 2004), dont RSF est l’un des principaux actionnaires, titre sur " les altermondialistes contre l’info " : dans un long article, Robert Ménard dresse l’acte d’accusation, revenant d’abord sur la participation d’Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique, au salon du livre de La Havane en février 2002 [2].
Castro, lui, ne finance pas RSF...

 
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Notes

[1Souligné par nous.

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